Que traite-t-on avec DECEMO ?

DECEMO vise à prendre soin des besoins de l’enfance qui n’ont pas été nourris et/ou qui ont été blessés, et à traiter les traumas et le champ de la psychotrumatologie plus « lourde », comme :

  • les incestes (dévastateurs en ce qui touche à l’attachement de l’enfant),
  • les violences sexuelles,
  • les attentats,
  • les accidents de voiture,
  • les ruptures amoureuses, séparations, divorces (ces séparations sont souvent extrêmement traumatiques, en venant rejouer des choses très lourdes de la petite enfance)
  • les deuils mal vécus,
  • etc.

Certains thérapeute vont essayer de hiérarchiser le degré de gravité de certains traumas, alors qu’avec DECEMO on s’applique écouter et prendre la mesure de ce qui est là. L’écho qu’il y a derrière l’histoire d’attachement, dans l’enfance, peut être extrêmement important, et ce qui s’y est joué peut être perçu (et revécu) comme extrêmement grave. L’enfant, dans sa situation de dépendance absolue, vit la séparation comme un danger vital. Avec DECEMO, on prend une mesure qui, bien souvent, est minorée par notre société.

Par exemple cette jeune fille qui a 21 ans quand Nathalie la reçoit. Elle a développé un état anxieux généralisé, avec des crises d’angoisse très lourdes. Il est important de valider son vécu, parce que elle a peur de faire les choses, de peur de faire une crise. Sa première crise d’angoisse se manifeste après une prise de drogue. On aurait pu rester focalisé là-dessus, sur cette soirée avec la drogue. Mais en restant ouvert, ce qui émerge c’est que cette jeune fille était issue d’une fratrie de triplés, et c’est la dernière née de cette fratrie. Lors de l’accouchement (de triplés), elle s’est retrouvée toute seule dans l’utérus de la maman, et c’est un espace vraiment traumatique dans lequel elle avait froid, elle se sentait toute seule, abandonnée et perdue. Ca c’est un espace traumatique. Si on reste focalisé sur la narration de notre client/patient, on loupe ce moment à tous les coups. Ces endroits pré-verbaux, purement sensoriels, où tout se joue, où il n’y a pas de sens, pas de mots, pas d’explicitation ; mais c’est dangereux viscéralement, car cette situation est perçue comme un danger de mort par le bébé à naître.

Avec DECEMO, on apprend à rester complètement curieux, vraiment curieux, à ne rien présupposer, à ne rien projeter sur l’autre. A rester purement ouvert et à prendre la mesure de ce qui n’a jamais été justement pris en mesure à cet endroit là. Dans les traumas qu’on vient traiter, tant que le trauma est encore bien vivant, c’est qu’on n’a pas assez pris la mesure jusque là.

Enguerrand & Nathalie